terça-feira, julho 20, 2010

A TOI QUI QUE TU SOIS

"Je suis celui qui passe et dont on se souvient Je dénouerai mes sandales devant ton seuil, Qui que tu sois, et je ne te demanderai rien Que ton accueil, Et tu m'accueilleras. Car peut-être déjà m'attendais-tu, pauvre âme, Depuis des jours, depuis de nuits où ta lampe s'est consumée, Car sans doute déjà tu m'attandais, chère âme, Comme la Vierge mystique attend le Bien-Aimé. Tu ne seras pas étonné quand je frapperai à ta porte. Sans doute, ta lampe sera morte; Je m'asseoirai au feu de l'âtre, J'y sécherai mes jambes et mon manteau; je ne serai qu'une présence brunâtre Et tu ne sauras pas combien d'heures je resterai courbé dans ce coin, Les mots que je dirai ne t'étonneront point, Car tu les attendais peut-être, Et tout portant, cette nuit-là, sera étrange. Ces mots qu'avant tu n'avais jamais entendus, Tu croirais les reconnaître, Alors tu me questionneras mais j'aurai déjà répondu. Je m'en irai comme je serai venu, Avec mon manteau d'ombre et mon bâton, Je ne t'aurai pas dit mon nom, Mais j'aurai déposé en toi Tout un fardeau muet d'inquiétude et de joie." L. Charles-Boudouin (du "Miracle de Vivre")

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